Merci MarcO



Aujourd’hui, jour de l’Halloween, je viens d’aller porter à l’imprimerie le montage final d’ICI SONT LES MONSTRES.

J’ai travaillé trois ans sur ce projet dans des conditions difficiles, investissant beaucoup de temps et de ressources alors que mes sources de revenus se tarissaient.

Ça va faire maintenant 3 ans aussi (en janvier) que Marc-Olivier Lavertu nous a quittés. Il y a une semaine, je prenais une bière avec Jean-Sébastien Bérubé, je jasais de mon livre et de MarcO. Jean-Sébastien savait de qui je parlais. Il m’a raconté que quand il avait donné une conférence à l’ÉMI, il s’était retrouvé en classe avec MarcO qui l’invita à aller prendre une bière. MarcO a eu un impact profond sur nous tous. Sylvain Lemay, directeur de l’ÉMI, honora la mémoire de MarcO en renommant Le prix des étudiants (décerné annuellement à un livre de BD québécoise) pour Le Prix Marc-Olivier Lavertu.

Je me souviens d’une discussion à l'ÉMI avec Réal Godbout ou j’essayais de lui expliquer comment j’allais respecter la mémoire de MarcO dans mon récit tout en abordant la perte de cet ancien étudiant qui était devenu un bon ami. Je m’entendais lui parler, mais j’avais l’impression de balbutier et d’être à moitié cohérent.

Maintenant que le livre est terminé, je me sens libéré et léger, je peux enfin retourner à une vie normale de famille. Tout artiste qui porte un projet sur les épaules pendant plusieurs années sait un peu de quoi je parle. C’est comme si toute ton âme et ton intégrité sont en jeux. J’avais des obligations envers MarcO et je les ai remplis. Pendant toute la création de ce livre, MarcO était dans moi, avec moi, à côté de moi. C’est lui qui a planté la graine dans la terre fertile de mon imaginaire.

Je lui dois beaucoup ainsi qu'à tout les étudiant(e)s avec qui j’ai travaillé à l’ÉMI. Ce livre parle de mon temps à l’École multidisciplinaire de l'image et de ce que l’enseignement m’a apporté. Dans le fond, j’enseigne pour apprendre et ces étudiants que j’ai côtoyés, ils m’ont appris beaucoup! Ça aussi c’est dans le livre.

Je suis le personnage principal d’ICI SONT LES MONSTRES. Je dis personnage parce ce livre est un jeu constant entre la fiction et l’autobiographie. Au-delà des techniques d’écriture, de mise en scène et de mise en abîme, je voulais un récit avec une résonnance émotionnelle qui parle de la vie avec honnêteté et franchise.

Pour ce projet, des gens fantastiques ont accepté de se joindre à moi, ayant pour motivation le plaisir de créer et de participer à une folle aventure collective.

Dans ce livre, des artistes québécois de plusieurs générations se côtoient comme Julien Poitras, Stéphane Olivier, Marthe Giguère et Jean-Claude Amyot qui font de la BD depuis les années 90,  Jimmy Beaulieu et Vincent Giard qui ont dynamité la scène à Montréal avec Colosse dans les années 2000, Stanley Wany et Meg, bacheliers de l’ÉMI, qui ont connu MarcO et Laurence Olivier la fille de Stéphane.

Merci du fond du cœur à tous.

Et merci à MarcO, je lui dois mon plus beau livre.

C’est drôle à dire, mais sur ce projet, il a été mon mentor, ma source principale d’inspiration.
Ce fut lui le professeur et moi l’élève.

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